Benjamin DECKMYN, Praticien Hospitalier en Biochimie, Maître de Conférences Universitaire et Responsable du secteur Immunologie au GHICL a soutenu sa thèse « Rôle du récepteur Farnesoid X dans le contrôle central de l’homéostasie énergétique » en mai 2022.
Faisant partie de l’équipe EGID (European Genomic Institute for Diabetes), B. Deckmyn a travaillé sur le diabète mais aussi le surpoids, l’obésité, les maladies cardiovasculaires. Il a choisi d’orienter sa thèse sur l’expression du récepteur aux acides biliaires, FXR (R-FXR) au niveau du système nerveux central.
Que se passe-t-il au niveau des organes périphériques suite à l’activation de ce récepteur au niveau du cerveau ?
La question s’est centrée sur la relation entre le cerveau et le tissu adipeux brun (par opposition aux tissus adipeux blancs, ceux de l’embonpoint). On sait que ce tissu adipeux brun, reliquat de la naissance, décroît à l’âge adulte et que les animaux hibernants en possèdent énormément. Pour fonctionner, ce type de tissu « producteur de chaleur » exerce un effet « brûle graisse »
Cette thèse exploratoire réalisée in vivo chez la souris par chirurgie stéréotaxique, a consisté à administrer de manière intra-cérébrale un ligand activateur de R-FXR au niveau de l’hypothalamus. Les résultats ont montré une diminution du tonus sympathique de l’animal, une diminution des dépenses énergétiques et une altération du fonctionnement du tissu adipeux brun et de sa capacité thermogénique.
Un enseignement déduit de cette expérience est que, si l’on imagine freiner l’activité de FXR au niveau de l’hypothalamus, cela permettrait potentiellement le redéveloppement du tissu adipeux brun chez l’adulte, avec comme conséquence une augmentation des dépenses énergétiques et une action brule graisse ; ainsi cela pourrait constituer une piste de développement thérapeutique pour lutter contre le surpoids, l’obésité, le diabète …
On sait aussi que les acides biliaires existants dans l’organisme mais aussi dans le cerveau activent en continu le R-FXR. La composition en acides biliares circulants chez les sujets obèses est différente par rapport aux individus sains et cette composition est également remaniée à la suite d’une chirurgie bariatrique.
Le service de chirurgie bariatrique orchestré par les docteurs B. Nunes et A. Cracco aurait les moyens de surveiller les acides biliaires et d’évaluer la réussite et le suivi post chirurgie de l’obésité avec la même perspective thérapeutique.
« Ce ne serait pas une injection de produit dans le cerveau humain bien sûr mais on peut envisager un format type spray nasal … »